jeudi 7 janvier 2010

Nobles et grands de ce monde


Au-delà des rois, de leurs épouses et de leurs maîtresses, de nombreux personnages appartenant aux cours royales sont évoqués sur les plaques forestières. Un second cercle se dessine ainsi, composé de grands de ce monde disparu, qui, à un titre ou un autre, ont marqué l’histoire de France, ou, à tout le moins, l’histoire de Fontainebleau.

Une sombre période de l’histoire de France, celle des Guerres de Religion, est particulièrement évoquée, à travers différents protagonistes. Les Guise*, Joyeuse, Mayenne sont très engagés du coté des catholiques, voire des ultras, les Ligueurs, ces extrémistes qui trouvaient le pouvoir royal trop faible vis-à-vis des protestants. François de Guise (1519-1563) a fait réprimer dans un bain de sang la Conjuration d’Amboise ; son fils, Henri (1550-1588) a participé activement à la Saint-Barthélémy avant de prendre la tête de la Sainte Ligue. Anne de Joyeuse (1560-1587), un des « mignons » du roi Henri III, s’est rendu célèbre pour avoir fait massacrer huit cents Huguenots à La Mothe-Saint-Héray. Charles de Mayenne (1554-1611), lui aussi chef de la Ligue, fit acte de soumission à Henri IV qui, dit-on, ne lui infligea d’autre châtiment qu’une promenade dans les jardins du château de Fontainebleau... D’autres personnages de ces époques troublées ont aussi été honorés, comme Saint-Mégrin ou Tavannes. Dans le camp d’en face, le seul protestant cité est Duplessis-Mornay (1549-1623), auteur d’un « Traité de l’Eucharistie » qui donna lieu en 1600, précisément à Fontainebleau, à un débat avec Du Perron, homme d’église et poète.

Bien des grands noms s’affichent ensuite. La célébrité de certains suffit à expliquer leur présence : Léonard de Vinci, Sully, Vauban, des Maréchaux de France, tels Biron et Bassompierre, contemporains de Henri IV, Luxembourg, vainqueur de la bataille de Fleurus en 1690, Saxe, vainqueur de la bataille de Fontenoy, les Villeroy, père et fils, précepteurs de Louis XIV et Louis XV, Toulouse, fils naturel du Roi Soleil…D’autres entretiennent en outre un lien particulier avec Fontainebleau. C’est le cas par exemple de Mazarin (1602-1661), qui fut maître particulier de la forêt de Fontainebleau de 1646 à 1649 ou du Grand Condé (1621-1686), mort à Fontainebleau, ou encore de Bossuet. Parfois, ce sont des familles de la noblesse, possédant une résidence à Fontainebleau, qui ont été honorées, comme les Clermont ou les Cossé-Brissac. Pour des personnages de moindre envergure, on peut penser que c’est particulièrement en raison de ce lien avec Fontainebleau qu’ils ont été honorés d’une plaque. Si l’Abbé Guénée, adversaire de Voltaire, précepteur des Princes (les petits-fils de Louis XV) n’était pas mort à Fontainebleau, en 1803, si Jean-Louis Beringhem n’y était pas né en 1633, auraient-ils été retenus par les forestiers quand il a fallu donner un nom aux routes et carrefours ?

* Les mots en italique sont des noms de routes ou carrefours.